Après deux passages particulièrement appréciés des mélomanes fidèles spectateurs de Sonik, le Het Collectief nous revient pour un nouveau concert exceptionnel. Avec ces trois oeuvres majeures d’Arnold Schönberg et d’Alban Berg, ce fabuleux ensemble flamand dessine le paysage musical des premières années du XXe siècle viennois. Un hommage vibrant, d’une éclatante modernité.
1899 - 1912.
Treize années séparent l’ample souffle orchestral de La nuit transfigurée, présentée là dans sa version pour piano, violon et violoncelle, et le fameux Sprechgesang ou « chant parlé » du Pierrot lunaire, interprété par Marianne Pousseur, dont la voix fait ici merveille. Treize années durant lesquelles le compositeur rompt définitivement avec l’héritage post-romantique pour inventer un nouveau langage musical.
Pourtant, les deux oeuvres ont beaucoup en commun, à commencer par le génie de leur auteur Arnold Schönberg, qui avec ces partitions à valeur de manifeste, marquera de son influence toute une génération (aujourd’hui encore, Pierrot lunaire est considérée comme une oeuvre charnière de l’histoire de la musique). Elles s’abreuvent aussi l’une et l’autre à une source poétique, le recueil de Richard Dehmel pour la première et celui d’Albert Giraud pour la seconde.
De la sensualité lyrique d’une conversation nocturne entre deux amants, à l’évocation symbolico- décadente d’un personnage de la commedia dell’arte, une même toile de fond : la Lune, astre mystérieux aux forces troublantes. Aux pupitres, le Het Collectief, placé sous la direction de Rienbert de Leeuw, magnifie l’expressivité du compositeur dans une fusion sensuelle entre texte et musique.
Le programme est complété par les Vier Stücke d’Alban Berg, quatre pièces pour clarinette et piano écrites en 1913, par celui qui fut l’un des plus brillants élèves de l’inventeur du dodécaphonisme.
Het Collectief
Marianne Pousseur, Sprechstimme
Reinbert de Leeuw, direction
Klaas Verpoest, vidéo
Vier Stücke, A. BERG
La nuit transfigurée (arr. E. Steuermann), A. SCHÖNBERG
Pierrot lunaire, A. SCHÖNBERG
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